Domaines d’intervention

Vous pourrez trouver ci-dessous une description des principales situations, pathologies dans lesquelles le neuropsychologue peut intervenir.
Cette liste est non exhaustive :
Troubles développementaux et des apprentissages
La surdouance
Pathologies neurologiques
Les pathologies neurodégénératives (Maladie d’Alzheimer et autres…)
Les pathologies psychiatriques

Troubles développementaux et des apprentissages

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Les troubles du développement chez l’enfant sont sans doute la première cause de consultation. Que ce soit pour les troubles des apprentissages, ou pour les troubles envahissants du développement (comme l’autisme), le rôle du neuropsychologue sera ici relativement important, puisqu’il contribuera d’une part au diagnostic en établissant le profil précis de ce qui va et ce qui ne va pas, mais d’autre part, il pourra participer à la prise en charge ultérieure via la rééducation. Cette contribution sera d’autant plus importante qu’elle permettra de comprendre les raisons d’un éventuel échec scolaire ou plus simplement de l’éviter.

  • Troubles des apprentissages

Ce qu’on appelle troubles des apprentissages, les « dys », sont la manifestation d’anomalies neurodéveloppementales dont les causes restent, le plus souvent, inconnues. Il existe deux sortes de « dys », selon Michèle Mazeau : les « dys diagnostics », qui sont des troubles cognitifs spécifiques, à l’origine des difficultés de l’enfant (dysphasie, dyspraxie, TDAH, syndrome dysexécutif, dysmnésie, dysgnosie, etc…) et les « dys symptômes », qui sont des troubles spécifiques des apprentissages (dyslexie, dyscalculie, dysgraphie, etc…). Ce sont les conséquences, dans les apprentissages, d’un « dys diagnostic ».

Les dysphasies sont des troubles spécifiques du langage oral. Il en existe différentes sortes qui peuvent toucher l’expression ou la compréhension de manière isolée, ou toucher les deux versants. Le pronostic ainsi que la prise en charge seront différents en fonction du type de dysphasie. Les enfants dysphasiques ne parlent pas, voire peu ou pas du tout. Ils peuvent être confondus avec de jeunes déficients intellectuels, ou des autistes. De plus, les difficultés langagières peuvent se retrouver lors de l’apprentissage du langage écrit. D’autres troubles peuvent être associés aux dysphasies, notamment au niveau de l’attention.

La dyspraxie est un trouble qui touche le développement des habiletés gestuelles et peut avoir des conséquences sévères pour l’enfant, que ce soit dans la vie quotidienne, sociale, scolaire, etc… Ce sont des enfants qui vont paraître maladroits et désorganisés, lents dans leurs gestes. Les enfants dyspraxiques peuvent aussi bien éprouver des difficultés pour dessiner, écrire, que pour s’habiller ou manger.

Le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est, comme son nom l’indique, un trouble de l’attention, mais il touche aussi ce qu’on appelle les fonctions exécutives (qui constituent le chef d’orchestre de notre cerveau, nous permettant de nous adapter correctement à notre environnement). Il existe plusieurs types de TDAH, selon les difficultés présentées. Globalement, ce sont des enfants qui peuvent paraître absents ou dans la lune s’il n’y a pas d’impulsivité, ou paraître agités, incapables de tenir en place et paraître « speed » s’il y en a. Les difficultés à l’école peuvent être plus ou moins importantes selon l’intensité des troubles. Ces enfants peuvent être distractibles et donc avoir du mal à se concentrer. Faire correctement deux choses à la fois peut être compliqué (écouter la maîtresse ET écrire dans le cahier par exemple). La gestion du temps peut être problématique, ou plus simplement terminer une tâche avant de passer à autre chose.

La dyslexie est un trouble de l’apprentissage de la lecture. On pourra parler de dyslexie à partir de 2 ans de retard dans l’acquisition de cette compétence. Quant à la dyscalculie, c’est un trouble du calcul. Le trouble peut porter sur le sens même du nombre, ou bien être secondaire à d’autres troubles. De fait, on la trouve régulièrement associée à la dyslexie ou le TDAH par exemple.

  • Les troubles du spectre de l’autisme (TSA)

Les troubles du spectre autistique sont aujourd’hui définis selon deux axes de symptômes : l’altération de la communication et des interactions sociales ; et la présence de comportements et intérêts restreints. Les symptômes peuvent s’exprimer à des degrés et intensités variables d’un individu à l’autre, offrant une grande variabilité de profils cliniques. Globalement, ce sont des enfants qui ne vont pas parvenir à développer des relations sociales, qui vont avoir du mal à comprendre les sentiments des autres. Ils ne vont pas supporter le changement. Un enfant autiste peut présenter un retard de langage, ou plus globalement une déficience intellectuelle. Mais il existe aussi des autistes dits de haut niveau qui vont présenter une intelligence normale voire supérieure. Certains autistes développent des îlots de compétences dans lesquels ils deviennent experts. Le diagnostic est donc difficile du fait de cette variabilité.

La surdouance

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On parlera de de Haut Potentiel Intellectuel (HPI) lorsque le Quotient Intellectuel (ou QI) est supérieur ou égal à 130.

  • Chez l’enfant

Parfois, des enfants avec un Haut Potentiel Intellectuel (HPI) peuvent être très bons dans certains domaines, mais seulement « normaux » dans d’autres, car en fonction de ses intérêts, l’enfant peut « surinvestir » un ou plusieurs domaines (c’est-à-dire concentrer son potentiel dessus). Mais un enfant avec un HPI peut également être porteur d’un « dys », l’un n’excluant pas l’autre. Ce sont des enfants qui vont peut-être s’ennuyer à l’école. Certains pourront même se retrouver, paradoxalement, en échec. Souvent, on retrouve aussi une sensibilité exacerbée.

  • Chez l’adulte

Chez l’adulte, plus que l’évaluation du QI, il existe de nombreux traits qui pourront faire suspecter une surdouance. En effet, les personnes avec un haut potentiel ont un fonctionnement cérébral qui leur est propre, ce qui se retrouve dans leur façon de penser et de ses comporter. Par exemple, ce sont des personnes qui vont êtres hypersensibles. Ils peuvent paraître perfectionnistes, et par là être des personnes ayant peur de l’échec ce qui entraîne de l’anxiété. Au niveau du caractère, ce sont des êtres curieux, créatifs et ayant un grand sens de la justice. Ils ont un grand sens de l’observation, apprennent vite (surtout lorsqu’ils sont intéressés) et ont une excellente mémoire. Ce sont des adultes qui peuvent paraître en décalage, mais qui font leur maximum pour « être comme tout le monde », ce qui peut être une grande source de stress pour eux.

Que ce soit chez l’enfant ou l’adulte, un bilan neuropsychologique permettra à chacun de mieux appréhender son propre fonctionnement cognitif. In fine, c’est ce qui leur permettra de comprendre les difficultés qu’ils peuvent rencontrer au quotidien et de pouvoir les cibler pour favoriser le bien-être de chacun.

Pathologies neurologiques

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  • Epilepsie

L’épilepsie se caractérise par la répétition de crises épileptiques, c’est-à-dire un dérèglement soudain et transitoire de l’activité électrique du cerveau. Ces dérèglements peuvent rester localisés ou se propager à l’ensemble du cerveau. Le lieu d’origine de la crise est appelé foyer épileptique. Une crise épileptique peut prendre différentes formes possibles, qui sera fonction principalement du foyer. En plus des crises, les patients souffrant d’épilepsie peuvent avoir des plaintes cognitives variées telles que des difficultés de concentration, des troubles de la mémoire, des troubles de l’humeur, etc…
Dans le cadre de l’épilepsie, le bilan neuropsychologique peut avoir plusieurs fonctions : évaluer le retentissement cognitif de la maladie, ce qui va également permettre éventuellement de localiser le foyer épileptique (dans une perspective diagnostique et/ou chirurgicale), d’assurer un suivi, mais aussi contribuer à la prise en charge en fonction des fonctions perturbées.

  • Tumeur cérébrale

Dans le cadre des tumeurs cérébrales, un bilan neuropsychologique va permettre d’évaluer l’impact de la tumeur sur le fonctionnement du cerveau (comme pour l’épilepsie, d’ailleurs une tumeur peut être à l’origine de crises épileptiques), et d’assurer un suivi. Ceci est important par exemple pour évaluer le coût bénéfices/risques d’une opération chirurgicale. D’ailleurs, des bilans pré et post-opératoires sont pertinents pour évaluer d’éventuelles séquelles. Il faut noter également que les troubles cognitifs peuvent être également causés par les traitements de la tumeur (chimiothérapie, radiothérapie, etc…). La neuropsychologie peut également contribuer à une prise en charge en cas de troubles cognitifs.

  • Traumatisme crânien

Un traumatisme crânien peut causer des déficits cognitifs. Ces séquelles sont souvent mal connues et mal reconnues comme une part du handicap de la victime. Or, de véritables troubles neuropsychologiques existent, qu’ils soient transitoires ou durables. Ils peuvent toucher n’importe quelle fonction cognitive à une intensité variable, en fonction de la localisation des lésions et de leur importance. Des troubles peuvent même exister alors qu’il n’y a aucune séquelle visible à l’imagerie. C’est pourquoi une évaluation neuropsychologique est importante après un traumatisme crânien, car elle permet de caractériser un éventuel déficit cognitif, d’en évaluer l’impact dans la vie quotidienne du patient mais aussi d’observer quelles fonctions sont préservées, et, de là, de proposer aides et remédiations pour contourner, compenser les difficultés. Et ainsi favoriser l’autonomie, l’adaptation au quotidien et par voie de conséquence le bien-être de la personne.

  • AVC

Un Accident Vasculaire Cérébrale (AVC) est dû à l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau qui achemine le sang dans le cerveau. Le résultat sera une privation d’oxygène de tout ou partie du cerveau, en fonction du vaisseau touché, ce qui occasionnera des lésions irréversibles plus ou moins étendues, voire la mort. Les séquelles sont variées, en fonction du territoire cérébral concerné. Des troubles cognitifs sont évidemment possibles. L’intérêt de l’examen neuropsychologique dans le cadre des AVC est globalement le même que dans le cadre des traumatismes crâniens : évaluer les fonctions déficitaires et préservées, et évaluer l’impact des troubles dans la vie quotidienne. Puis, une prise en charge pourra être proposée, afin de permettre une restauration du bien-être par la meilleure adaptation possible du patient dans son environnement.

  • Sclérose en plaques

La sclérose en plaques est une maladie neurologique chronique et souvent invalidante qui touche le système nerveux central (cerveau et moelle épinière). C’est une maladie auto-immune qui altère la qualité de la transmission nerveuse en attaquant la gaine de myéline (sorte de matière isolante recouvrant les fibres nerveuses et permettant ainsi une meilleure transmission des signaux électriques). Les symptômes observés sont très variables, et peuvent aller de l’engourdissement d’un membre à des troubles du mouvement en passant par des troubles de la vision. Des troubles cognitifs peuvent aussi surgir au décours de la maladie. Généralement, ce sont des difficultés attentionnelles et exécutives. Un bilan neuropsychologique va permettre de constater la présence, ou non, de ces difficultés et d’en évaluer l’impact dans la vie quotidienne. Un suivi au long cours peut s’avérer pertinent, car les troubles ne sont pas forcément présents au départ, et, lorsqu’ils le sont, peuvent s’aggraver avec l’évolution. Des programmes de remédiation cognitives spécifiques à la sclérose en plaques existent, qui visent à améliorer les fonctions touchées.

Les pathologies neurodégénératives (Maladie d’Alzheimer et autres…)

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Les pathologies neurodégénératives sont des maladies qui touchent généralement la personne âgée, mais qui peuvent, dans certains cas, toucher des personnes jeunes. Elles sont dues à une atteinte du système nerveux central. On parle de démence lorsque la sévérité est suffisante pour porter atteinte à l’autonomie de la personne dans sa vie quotidienne.

Il existe plusieurs types de maladies neurodégénératives qui peuvent entraîner des troubles cognitifs d’apparition et d’évolution progressive sur plusieurs années. Chacune d’entre elle se caractérise par des mécanismes pathologiques et un profil neuropsychologique particuliers, en fonction des zones du cerveau touchées. Il faut un examen neuropsychologique rigoureux pour permettre de caractériser le profil cognitif particulier à une maladie donnée.

Voici une liste de quelques-unes des principales maladies neurodégénératives.

  • Maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est sans doute la plus connue des pathologies neurodégénératives. Elle se caractérise, dans sa forme classique, par une atteinte au premier plan de la mémoire épisodique (mémoire des événements vécus avec leur contexte). Puis, progressivement, vont apparaître d’autres troubles cognitifs. Des difficultés dans la vie de tous les jours vont apparaître, le patient va perdre en autonomie. C’est le stade démentiel. L’évolution est continue jusqu’à ce que toutes les fonctions soient touchées. Toutes une diversité de troubles cognitifs peut se retrouver dans la maladie d’Alzheimer, des difficultés exécutives aux troubles du langage, en passant par des troubles praxiques et des fonctions visuo-spatiales. Dans ce cadre, le bilan neuropsychologique a tout d’abord une visée d’aide au diagnostic. Il va permettre de mettre en évidence certains de ces troubles cognitifs et notamment une fragilité de la mémoire épisodique. Le diagnostic ne pourra jamais être certain, c’est pourquoi on parle « d’atteinte probable ». Dans tous les cas, le bilan neuropsychologique sera associé à d’autres examens (IRM, ponction lombaire, etc…) pour être le plus sûr possible. Enfin, il est important d’assurer un suivi neuropsychologique durant l’évolution de la maladie, suivi qui va permettre notamment d’aider le patient à faire face, progressivement, à ses difficultés.

  • DLFT

La Dégénérescence Lobaire Fronto-Temporale (DLFT) est une maladie neurodégénérative courante, qui se manifeste généralement après 50 ans et rarement après 70 ans. Elle possède trois variantes, se distinguant par leur expression clinique. Leur point commun est une atteinte privilégiée des lobes frontaux et/ou temporaux du cerveau. Dans une bonne partie des cas, la transmission peut être héréditaire. La variante frontale, ou comportementale, se caractérise principalement par des troubles du comportement : changement de personnalité, difficultés de prise de décision, d’inhibition, troubles des fonctions exécutives, troubles des conduites sociales… Le tableau clinique peut faire penser à une pathologie psychiatrique. La deuxième variante, la démence sémantique, se caractérise principalement par des troubles de la mémoire sémantique, c’est-à-dire la mémoire de nos connaissances sur le monde. Les concepts sont progressivement perdus. Le discours du patient perd son sens (son discours reste fluide, mais ne veut progressivement plus rien dire), la compréhension est altérée. Enfin, la troisième variante est l’aphasie progressive primaire non fluente (ou APP non fluente). Elle se caractérise principalement par un trouble du langage isolé pendant au moins deux ans. Le discours perd de sa fluidité, le patient parle de moins en moins. Il existe un manque du mot (difficultés pour trouver les mots). Il peut exister un trouble moteur de la parole (comme une dysarthrie). Mais la compréhension reste préservée. L’évaluation neuropsychologique a ici également une fonction d’aide au diagnostic, principalement. Un suivi est important, déjà parce qu’un diagnostic n’est jamais certain, mais surtout parce que cela permet d’aider le patient à comprendre ses troubles et à y faire face.

  • Maladie à Corps de Lewy (MCL)

La maladie à corps de Lewy est une pathologie fréquente mais qui semble être sous-diagnostiquée. Cette maladie porte ce nom car, lors de l’autopsie des patients, on y retrouve des amas appelés corps de Lewy dans le cerveau. Les symptômes dans cette pathologie sont riches et variés. Souvent bien avant que la maladie soit déclarée, il existe une dépression. Les personnes atteintes peuvent avoir des hallucinations visuelles (très rarement auditives) ou encore des troubles du sommeil paradoxal (on a l’impression qu’ils « vivent » leurs rêves). Vous comprendrez aisément qu’il arrive fréquemment que les patients avec une maladie à corps de Lewy soient à tort considérés comme porteurs d’une pathologie psychiatrique. Au niveau des troubles cognitifs, il peut y avoir des fluctuations attentionnelles, des troubles visuo-spatiaux, des troubles exécutifs, et, secondairement il peut y avoir des difficultés au niveau de la mémoire, mais toujours de façon moins importante que dans la maladie d’Alzheimer. Parallèlement peuvent se développer des troubles moteurs, dits « parkinsoniens », c’est-à-dire par exemple des tremblements des membres au repos ou une rigidité musculaire. Ce sont des patients qui peuvent chuter. L’évaluation neuropsychologique est contributive au diagnostic, et complète l’examen neurologique et les imageries notamment. Un suivi neuropsychologique au long cours permet d’accompagner au mieux les patients.

Les pathologies psychiatriques

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L’apport de la neuropsychologie dans les affections psychiatriques est relativement récent. Dans ce domaine, on trouve rarement des lésions cérébrales permettant d’expliquer les difficultés des patients. Dans des pathologies telles que la schizophrénie, la dépression, les troubles bipolaires ou encore l’alcoolisme chronique, on peut observer des troubles cognitifs qui peuvent être à l’origine de répercussions importantes dans la vie quotidienne des patients. Très souvent, nous pouvons trouver entre autres des troubles attentionnels, exécutifs et/ou mnésiques. Le bilan neuropsychologique va permettre d’évaluer l’impact de tels difficultés dans la vie quotidienne des patients. Mais surtout, en psychiatrie, l’aspect de la neuropsychologie qui s’est le plus développé est l’aspect rééducatif, à travers la remédiation cognitive notamment. Le but sera de favoriser leur adaptation et améliorer leur qualité de vie. Certains pensent même qu’une remédiation peut permettre de réduire l’expression des symptômes psychiatriques, car ceux-ci pourraient peut-être s’expliquer par la présence des troubles cognitifs.